
A l’origine, le stress a pour vocation de nous garder en vie. C’est une réaction du corps qui te dit « sauve toi, maintenant » ! On peut donc le remercier car c’est grâce à lui si l’espèce humaine a survécu si longtemps. 🥶
A partir de ce constat, la conclusion est simple : tu stresses avant un concert parce que ton cerveau a identifié le concert comme DANGER. Warnings, gyrophare… Catastrophe.
Et là, on se demande : comment est ce le stress peut pétrifier sur place certaines personnes lorsqu’il permet d’en faire fuir d’autres ? Le stress, c’est pile ou face. Il peut te booster comme te faire faire n’importe quoi. On va se pencher sur la deuxième option car si tu es là, c’est que le stress te pose problème ! 😬
Le stress est normal et il faut le canaliser
Stresser, c’est normal. C’est bien, même ! L’adrénaline d’avant concert qu’on ressent en tant que musicien est une sensation géniale. Canaliser son stress, c’est le détourner pour qu’on puisse avoir ses effets bénéfiques tout en performant aussi bien, voir mieux que d’habitude.
Pose toi d’abord la question : qu’est ce qui me fait peur 😬?
Est ce que tu as peur de rater ? Peur qu’on te juge ? Peur de ne pas arriver à jouer ce que tu fais d’habitude ? Pour chacune de ces peurs, il existe des réponses logiques :
- Rater, c’est ce que tous les musiciens font. Pros comme amateurs. La plupart du temps, on fait semblant qu’il n’y a pas eu de couac et ça passe tout seul… 😉 Les pros ont très bien appris à faire passer crème leurs couacs. Certains musiciens optent pour la stratégie d’assumer et de tourner leurs erreurs en humour. Cela fait définitivement baisser la tension et rapproche le public de l’artiste. Qui a osé jouer le riff de la mauvaise chanson ??? Patrice ??? Oui c’est moi ! C’est parce que personne ne veut l’entendre, la chanson ! Bref. Parfois, une erreur devient bénéfique si on l’assume.
- La peur qu’on te juge : si tu penses que tout le monde va te regarder et capter le moindre de tes mouvements, rassure toi ! Les gens ne se soucient pas à ce point de toi, et ils auront tout oublié le lendemain du concert… Est ce que tu te rappelles, toi, de ce qu’a fait le pianiste du deuxième groupe de l’audition de l’année dernière sur le second morceau ? A moins que tu sois déjà une star, même ton nom ou celui de ton groupe seront vite oubliés. Quant à ceux qui te connaissent et qui critiquent ouvertement… Ils sont jaloux, c’est toi sur la scène 😉 Ceux qui ne seraient pas capables de faire ça n’ont aucune légitimité.
« J’ai peur d’avoir le trac »
- Peur de ne pas arriver à jouer ce que tu fais d’habitude ? En gros, tu as peur d’avoir peur ? Tu sais parfaitement jouer, tes doigts savent où se placer. Dans cette histoire c’est simplement ton cerveau qui fout le bordel. Ce souci peut s’atténuer avec de la préparation. Suis la recette ci-dessous !
1- Préparation mentale
Certains ont besoin de nier ce qu’il se passe, et certains ont besoin de se confronter à ce qui leur fait peur.
Visualise le concert. Si cela te fait peur, c’est normal. Ferme les yeux et imagine toi en train de jouer exactement ce que tu dois jouer. Imagine la manière dont tu rêves de performer. Le fameux riff difficile que tu as peur de rater doit être le plus beau riff de ta carrière. Tu t’imagine confiant, plein d’entrain et avec l’envie d’être sur scène.
Si cela peut t’aider, crée toi un personnage. Celui ou celle qui joue sur scène, ce n’est pas toi mais une version alternative de toi – plus originale, osée, expressive. C’est le personnage que tu as choisi d’animer qui est là ! Ce personnage n’existera plus une fois sorti de scène.
Personnellement, la préparation mentale qui a fonctionné pour moi était un mélange entre la visualisation du succès et nier en bloc tout ce qu’il se passe. Imaginer que la scène n’existe pas, ou que c’est quelqu’un d’autre qui joue. J’avais aussi ce truc, c’était m’imaginer enfant en train de faire le concert, à l’époque où je ne stressais absolument pas. Pourquoi les enfants ne stressent pas alors que nous, plus vieux, on tremble ?
2- Préparation physique
On ne voit pas tout ce qu’il se passe en loge… Mais certains font des pompes avant le concert ! C’est important de s’échauffer et de mettre son corps en marche avant un concert. Crier, courir, danser… Tout est permis. Si tu te dynamises avant le concert, tu sera automatiquement plus énergique sur scène. T’habituer à bouger naturellement avant un concert, c’est la base. Certains prennent aussi des substances pas terribles, que personnellement je ne conseille pas. Tu veux pouvoir réussir à jouer quand même !
Courir, faire des pompes ou autre exercice sportif du même genre va te forcer à respirer plus profondément. Sans pour autant finir par terre de fatigue avant le coup d’envoi du concert, c’est très important de ne pas avoir la cage thoracique complètement bloquée.
3- On y va étape par étape
Vaincre son stress, cela se fait étape par étape. Si tu stresses toujours au bout du 4ème concert mais moins qu’au premier, c’est une victoire ! Petit à petit avec la répétition, tout te semblera plus naturel. Tu connais la situation et elle n’a plus de secret pour toi. Balances, échauffement, prépa mentale… Blackout et on joue. Encore et encore.
Rappelle toi des progrès que tu as fait. D’où tu es parti. Après avoir osé ton premier concert, tu as résisté à une dose de stress pas possible. Cette dose de stress diminuera à chaque nouveau concert. Bref, si tu l’as fait la pire des fois, tu réussiras le reste du temps. Et l’effet désagréable du stress s’en ira. Ou deviendra plaisant et addictif ? Sisi, c’est possible.
4- Focus sur l’instant présent
C’est ton moment. Tu as un super son qui n’a rien à voir avec ta salle de répète pourrie ! Profites-en ! Le son est super fort, tu as des lumières et de la fumée rien que pour toi et ton groupe. Apprécie chaque seconde de ton morceau. Ce que tu rêvais de faire un jour est bel et bien là. Un concert, ce n’est pas suivre la recette pré établie en priant pour ne pas se tromper sur les morceaux. C’est mettre l’ambiance et profiter de cette salle aux draps noirs après des mois de répétition ! Un deux trois… Que la magie opère.
Et le mot de la fin… Tu appréhendes pour ton premier concert ? Le stress est souvent là avant le lever de rideau, mais une fois sur scène et au bout du 3e morceau, je te promets que ça ira mieux ! Peut être même qu’au bout du 15ème morceau (si ton concert est long), tu seras totalement détendu avec une seule chose en tête : j’en ai marre, j’en peux plus, c’est long !
Voir ▷ Article sur l’Impact de la Musique sur le Cerveau
Ta technique pour canaliser le stress – on en discute ?
Tu as une technique particulière qui te permet d’évacuer ? Dis nous tout ça en commentaire !
9 commentaires
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Roland dit:
C’est très bien expliqué, je vais m’en servir. Pour me lancer à me mettre plus en avant sur scène., j’ai retrouvé ce que j’ai vécu lors de mes premières scènes . Le stress j’en ai moins , maintenant, mais tjours pas le courage de me lancer a faire des solos alors que j’en suis parfaitement capable. Je me planque derrière à la rythmique..
Meigge dit:
Cela peut se faire petit à petit ! C’est déjà top d’être sur scène à la rythmique. Pourquoi ne pas commencer par quelques petites phrases sur un morceau avant de se lancer dans un vrai solo ?
Myk dit:
Apprendre par coeur encore et encore tout le set du concert…
Meigge dit:
ça fonctionne, lorsqu’on panique la mémoire musculaire fait très bien son travail.
Jérémy Cotte Musique dit:
Article très intéressant. merci pour ce partage.
Je suis moi-même confronté à la gestion du stress avant et pendant mes concerts en solo surtout. Il n’y a que moi sur scène, si je me trompe, si je rate, ça va s’entendre. Enfin non, un musicien ou une bonne oreille peut l’entendre. Moi je l’entends… je suis dur avec moi-même d’autant que je joue des compositions et improvisations. Oui l’erreur est humaine mais bon…
Je cherche à jouer dans un maximum d’endroits différents pour m’exposer aux contraintes de chaque lieu et apprendre de chaque concert. Je me mets volontairement en danger.
Pourquoi je suis sur scène alors que ça me terrorise ? Mon côté maso peut ete ?
Parfois, sur scène, je suis là sans y être. J’adore ces moments où j’ai l’impression qu’il n’y a que moi, presque en transe.
J’enregistre mes prestations et ces moments suspendus sont les plus cool à écouter. C’est ça que je veux partager avec mon public.
Je pourrais faire ça chez moi plutôt que de m’exposer ainsi et garder secret tout ça. Je ne cherche pas la réussite ou la notoriété. Je ne sais pas, je trouverais peut être la réponse un jour. Et peut être qu’un jour j’aurais moins peur.
Meigge dit:
Avec plaisir ! Parfois on a tendance effectivement à être très dur avec soi-même, mais l’essentiel, c’est de continuer à défier son stress 🙂
Les vidéos aident aussi pas mal à voir à quel point et à quelle vitesse on a progressé, c’est super de filmer mais il ne faut pas oublier que ça sonne aussi différemment en vrai !
Frédéric Fouquet dit:
Bonjour ; je suis Sophrologue et guitariste ; l’article est intéressant ; j’y retrouve quelques éléments de la Sophrologie en effet. Appréhender un événement généré une peur car l’être humain a une tendance naturelle à se projeter négativement pour prévenir du danger . Cette peur qui parfois paralyse quelqu’un de pourtant bien entraîné ou préparé peut se neutraliser ; les outils pour réaliser cette neutralisation : 1 le retour à la présence du corps et à l’instant présent ,les techniques de respiration ; 2 la Futurisation positive et la projection des capacités ; 3 l’entraînement : plus cette préparation est répétée à l’avance ( plusieurs séances ; petits exercices à la maison) plus c’est efficace… La conscience humaine est extraordinaire par sa plasticité et sa faculté de reprogrammation ; et nous en sommes les pilotes…il faut juste apprendre et/ ou se laisser aider
Voilà : c’est une des facettes de mon métier.
Gui dit:
super article, merci 🙂
Meigge dit:
Avec plaisir ! 😉