Matos AC/DC : Focus sur les amplis et guitares du groupe AC/DC ! Après un passage très émouvant à l’Hippodrome de Longchamp en 2024, l’énorme machine australienne qu’est AC/DC revient faire plaisir au public français. Nous aurons donc l’occasion de taper du pied et de headbanger les 9 et 13 août au Stade de France. En attendant, c’est l’occasion rêvée de revenir sur une recette sonore qui fait ses preuves depuis un demi-siècle. En effet, contrairement à beaucoup de groupes qui, en 50 ans de carrière, sont passés par de nombreuses modes de matos, les instruments d’AC/DC sont restés quasi-inchangés depuis 1975. Amateurs de simplicité efficace, celle-ci c’est pour vous !
Guitare et Matos : L’institution AC/DC
AC/DC se forme à Sydney en 1973 autour des frères Young, le soliste Angus qui n’a alors que 18 ans et Malcolm, son aîné de trois ans. Ce dernier est à la fois le rythmicien mais aussi le compositeur de la plupart des riffs et le capitaine du navire, avec une vision précise de ce que le groupe doit être. Puis le groupe se stabilise en 1975 avec l’arrivée de Bon Scott au chant et Phil Rudd à la batterie. La recette est simple en apparence mais irrésistible : un blues / rock entre Free, les Rolling Stones et T. Rex, avec un sens du groove et un instinct du riff impossibles à émuler. Un demi-siècle plus tard, le groupe a perdu son chanteur (remplacé par Brian Johnson en 1980), son batteur mais surtout son patron (Malcolm a été remplacé par son neveu Stevie en 2014). Mais fort de 200 millions d’albums vendus et d’un statut de plus grand groupe de hard rock de tous les temps, AC/DC a repris la route en 2024 et semble bien déterminé à continuer de régaler les publics du monde entier.

Guitare, Ampli et matos AC/DC ▷ Basique.
Côté matos AC/DC, la recette actuelle est toujours la même qu’à l’époque. D’ailleurs, le passage de Malcolm Young à Stevie Young s’est fait en toute fluidité puisque le petit nouveau a conservé peu ou prou le même matériel. De fait, son jeu et son grain sont vraiment très proches de ceux de son oncle.
Le son d’AC/DC se joue avant tout dans la complémentarité entre les deux guitares. D’un côté on a le côté sec et rêche de Malcolm, de l’autre le côté plus gras d’Angus. Dans les deux cas, la saturation est loin d’être aussi chargée de gain que l’on pourrait l’imaginer, et l’essentiel du son vient à la fois de l’attaque main droite et d’un volume conséquent. Pas facile à approcher donc, d’autant qu’il s’agit du genre de son qui ne fait pas de cadeaux.
Matos AC/DC ▷ Des SG comme s’il en pleuvait

Commençons par l’écolier qui occupe le devant de la scène depuis le début. Angus Young est l’un des guitaristes qui a donné ses lettres de noblesse à la Gibson SG, restant fidèle au modèle à deux cornes tout au long de sa carrière à une époque où la plupart des guitar heroes préféraient la Les Paul. Il possède évidemment de nombreux exemplaires, mais revient toujours à quelques guitares préférées.
La plus emblématique est une SG Standard walnut de 1970 avec un vibrato Vibrola qui était sa principale pour les débuts du groupe, et sa jumelle en Cherry Red datant de la même époque. Dans les années 90, on l’a beaucoup vu arborant une SG Standard noire avec un chevalet fixe, un modèle à petite plaque style pre-1966 cette fois-ci.

SG 61 Standard Maestro VC

SG Standard EB

SG Standard 64 Maestro TV BG
Enfin, à l’époque de Highway To Hell (1979) puis Back In Black (1980), il jouait souvent sur une SG noire avec grande plaque blanche, deux humbuckers, accastillage doré et bindings. Il s’agit sans doute d’une SG Custom très lourdement modifiée pour arriver à ce très beau résultat.
Côté effets, Angus ne s’encombre pas d’un pedalboard, et dans les années 70, il avait juste un émetteur sans fil Schaffer Vega qu’il utilisait aussi pour la compression de son préampli intégré. À l’heure actuelle, les HF sont de bien meilleure qualité et il retrouve donc cet effet avec des rééditions du préampli en question.
Matos AC/DC : Pour les amplis, pas de mystère : on est dans le monde merveilleux de la grosse artillerie britannique. Angus aime les Plexi, des Marshall Super Lead en 100 ou 50 watts, mais c’est aussi un fan du très rare JTM-50, un cousin proche du JTM-45.
Matos AC/DC : Bien sûr, pour s’approcher du son Angus, le plus simple est de faire appel à une pédale pour ne pas avoir à se fâcher avec tout son voisinage. La Crazy Tube Circuits Heatseeker a l’avantage de proposer à la fois un Marshall in a box mais aussi une émulation du système Schaffer. Difficile de faire plus adapté.
Guitare et Ampli matos AC/DC ▷ Au plus simple

Du côté de Malcolm, la formule est encore plus simple puisque l’émetteur sans fil ne rentre même pas dans l’équation. De plus, Malcolm était carrément l’homme d’une seule guitare, un instrument qui l’a suivi du début jusqu’à la fin. Sa fidèle Gretsch Duo Jet Firebird Jet de 1963 était surnommée “The Beast”, et elle est passée par plusieurs versions (avec un troisième humbucker au centre notamment) avant de finir sous sa forme la plus simple, poncée avec un seul micro chevalet. En hommage à l’originale, Gretsch a d’ailleurs reproduit les trous laissés par les deux humbuckers manquants sur le modèle signature Gretsch G6131MY.
Malcolm a rarement été infidèle à “The Beast”, sauf à l’époque de Back In Black où on l’a vu avec une Gretsch White Falcon derrière laquelle il semblait complètement disparaître.

G6128T Jet FT Black

G6131-MY Malcolm Young

G6136T-59VS White Falcon
Matos AC/DC : Pour un headroom maximal, Malcolm choisissait un ampli Marshall Super Bass, mais on peut retrouver un son relativement similaire avec n’importe quelle tête typée Marshall low-gain poussée à fort volume.
Bien entendu, le tirant de cordes qu’il utilisait était une partie essentielle du son de Malcolm, un monstrueux 12-56 (en accordage standard !) qui n’invitait pas franchement aux bends.
Comme vous pouvez le constater, il n’y a pas de grand secret dans la conception du son AC/DC : des doigts qui savent ce qu’ils font, des guitares en direct dans des Marshall et du volume ! Et bien sûr un groupe qui insuffle un groove bien particulier aux riffs imparables des deux frères, ce qui reste bien sûr l’élément le plus difficile à trouver.
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